
C’est un homme assez extraordinaire que nous rencontrons ici. Sa personnalité explose littéralement, c’est un éclair de lumière, une tempête d’idées qui se bousculent, tonitruantes et désœuvrées. Car cet homme est un exilé politique privé de son Espagne natale, de sa lumière et de sa langue, il a les bras coupés, il est « châtré d’énergie » comme il le dit lui-même. Il vit dans la constante nostalgie de l’Espagne. Parfois, il rêve de ce qu’il fera quand il rentrera chez lui. Mais...

En effet pour bien comprendre Monsieur Vilella, il faut avant tout, avoir à l’esprit sa nationalité : il est catalan de naissance, cultivé puisqu’ayant fait ses humanités.
Et pourtant, il vit en France dans un milieu presque prolétarien. Cela crée chez lui toute une série de comportements très caractéristiques…
De plus, c’est un pur. Il était commissaire du peuple en 1938, c’est-à-dire qu’il était révolutionnaire et idéaliste d’ailleurs il a toujours refusé de tenir un fusil.
On pourrait le résumer à une idée, à un idéal.
Malheureusement, on doit constater que cet idéal comme beaucoup d’autres ne s’est pas réalisé.

Il est grand amateur de musique. Je ne dirais pas mélomane, car ses goûts sont en effet très limités : Beethoven, les romantiques en général, il n’a que de l’estime pour Bach et exècre Debussy et Stravinsky.
Ce qu’il y a de très remarquable, c’est qu’il ne peut pas écouter la musique modérément.
Quand il met un disque, c’est toujours à pleine puissance.
